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25 avril 2013 4 25 /04 /avril /2013 14:50

 

Depuis de longues années, le conflit Israélo-Palestinien envenime une partie du globe.

Je voudrais ce soir vous parler d'un personnage important de ce conflit : Yiztak Rabin. J'ai intitulé ma planche : Yitzak RABIN le soldat de la paix. Ce qui peut paraître contradictoire mais vous verrez que le destin de cet homme confirme bien qu'il a été à la fois homme soldat, équipé et instruit par l’État pour la défense de son pays et homme politique pour trouver la paix pour son pays

Ce qui est difficile dans ces planches où l'on parle d'une femme, d'un homme, c'est le lancement d'un débat. A travers l'histoire d'Yitzak Rabin, je voudrais surtout que l'on puisse discuter de l'avenir de cette région et de la possibilité qu'auraient les politiques et éventuellement, la

Franc-Maçonnerie pour aider à stopper cette escalade dans la rancœur et permettre à cette région de vivre enfin en paix.

 

Héros des guerres d'Israël, Yitzak Rabin a trouvé la mort dans la bataille la plus périlleuse qu'il ait livré : celle qui conduit à la paix.

Sa vie recouvre 73 ans de l'histoire de son pays. Elle en reflète toutes les crises, tous les drames, tous les triomphes et tous les espoirs. Soldat sans uniforme de la guerre d'indépendance, libérateur en 1948 de Jérusalem assiégée, bâtisseur de Tsahal, l'armée nationale, vainqueur de la guerre des six jours, ambassadeur à Washington, Premier Ministre et enfin signataire du premier accord avec les Palestiniens, Yitzak Rabin a donné à la paix un élan qui semblait ne pas pouvoir s'arrêter. Hors, aujourd'hui encore, ce conflit continue d'agrémenter les journaux et d'agiter la classe politique.

 

Avant de vous parler en détail d'Yitzak Rabin, il faut s'arrêter quelques instants sur sa famille.

 

Le père d'Yitzak Rabin s’appelait Nehemia Robichov, sa mère Rosa Cohen. Tous deux étaient nés en Russie au début du vingtième siècle. Nehemia en Ukraine et Rosa à Bialystock dans le nord du pays. La famille de Nehemia était très pauvre, celle de Rosa faisait partie de la haute société juive entretenant même des relations étroites avec la cour des tsars de Russie et un peu plus tard avec les Rothschild. Nehemia eut une jeunesse et une adolescence misérables. Rosa voyagea confortablement en Russie et séjourna même en 1910, sous une fausse identité à Saint-Pétersbourg, ville interdite aux juifs.

Nehemia décida d'émigrer aux États-Unis, Rosa choisit la Suède. Pourtant c'est en Palestine, en 1920, qu'ils se rencontrèrent sans l'avoir prévu, entraînés dans le même combat périlleux pour créer un foyer juif préfigurateur d'un État souverain sur la terre biblique de Palestine.

Nehemia avait débarqué à New York dans un flot d'émigrants en 1904. Il avait dix huit ans. Avant cela, à dix ans, il quitta le ghetto de Sidrovitch près de Kiev pour occuper un emploi de meunier. Assez vite il rejoignit une bande de jeunes socialistes. La police Tsariste ayant été avertie, il préféra quitter le pays pour échapper à la prison. Il s'installa, sans un sous, à Ellis Island tout près de la statue de la Liberté. Il fut tout heureux de trouver un emploi dans une boulangerie et partit s'installer à Saint Louis. Il y resta quelques temps puis s'installa finalement à Chicago.

Pendant ce temps, en Israël, deux jeunes émigrants fraîchement arrivés de Russie, David Gryn, qui vient de changer son nom en Ben Gourion et son ami Yitzak Ben-Zvi, ont décidé de créer une Légion juive de combattants pour aider les Britanniques à chasser de Palestine les Turcs alliés aux Allemands. Ils recrutent surtout en Amérique. Nehemia Robichov se présente à Chicago, mais on refuse de l'enrôler, car il est trop maigre. Sans se décourager, il tente sa chance dans un autre bureau de recrutement sous un autre nom : RABIN. Il est accepté. Robichov n'existe plus. En 1917, après un entraînement militaire, il quitte Chicago pour la Palestine via le Canada et l’Égypte. Il a 30 ans.

 

Son objectif est de rester en Palestine après la guerre et d'y mettre en pratique ses idées socialistes. Pour Nehemia Rabin, l'avenir est sur la terre d'Israël. Il tourne définitivement le dos à la Russie des pogroms, aux compromis de la vieille Europe, à l'Amérique des inégalités et de la misère.

Peu de temps après son arrivée à Haifa, l'Angleterre va donner une impulsion imprévue à l'immigration juive par la publication de Balfour, du nom du ministre des affaires étrangères britanniques, qui se déclare favorable à la création, en Palestine, d'un foyer national pour les Juifs

Les navires en provenance de l'Europe se font plus nombreux. Le Russland débarque à Haifa avec à son bord Rosa Cohen qui a 27 ans.

En vérité, elle est là un peu par hasard. Bien que sa famille ait toujours eu de très bons rapports avec la cour impériale, Rosa a rejoint un groupe de révolutionnaires. Repérée par la police, prise en chasse, elle est montée dans le premier navire en partance pour la Palestine. A bord du Russland, elle fait la connaissance de sionistes militants comme la poétesse Rachel, le danseur Baruch Agadati, des peintres et des architectes. Mais surtout elle s'est rapprochée d'un groupe de jeunes pionniers qui vont établir en Galilée une colonie agricole. Parmi eux, une fille devient son amie. Elle s'appelle Rachel Yanait et c'est elle qui lui présentera son futur mari.

Son oncle Mordechaï Ben Hillel Hacohen, très religieux, vient de s'installer à Jérusalem avec ses huit enfants. Elle le rejoint, prend à peine le temps d'embrasser la famille et part très vite en Galilée rejoindre ses nouveaux amis sionistes.

En Palestine, au lendemain de la Grande Guerre, la paix est fragile. La déclaration du ministre Balfour a fortement irrité les Arabes. L’Angleterre, à qui la Société des Nations Unies a donné le mandat d'administrer le pays débarrassé des Turcs, prête une oreille favorable aux protestations arabes. C'est le début du conflit à trois (Anglais Arabes Juifs) qui durera jusqu'à l'indépendance 30 ans plus tard.

Rosa Cohen se retrouve dans un groupe de défenseurs juifs créé par un sioniste, lui aussi arrivé de Russie, Vladimir Jabotinsky. C'est la première unité de combattants depuis la destruction du temple par les Romains et le suicide de Massada.

 

Leur mission consiste à rassembler les familles juives menacées, disséminées autour de Jérusalem, et à les mettre à l'abri dans la vieille ville. Un soir, Rosa part au secours d'une famille de neuf personnes assiégées par les Arabes. Les jeunes juifs dispersent les arabes et escortent les assiégés. Parmi eux il y a des blessés. Rosa se transforme en infirmière. Le petit groupe est sous le commandement d'un garçon un peu plus âge qu'elle, ancien de la Légion juive, dont le calme et le courage impressionnent Rosa. Peu après il sera arrêté par les Anglais pour port d'armes illégal et enfermé à la prison de Migdal David en compagnie de Vladimir Jabotinsky. Rosa cherchera à le revoir. Il s'appelle Nehemia Rabin.

Ils se marieront l'année suivante à Haîfa. Nehemia a trouvé un emploi à la compagnie d'électricité. Rosa travaille chez un entrepreneur et s'occupe activement du syndicat des ouvriers juifs qui vient de se créer.. Le 1 mars 1922, elle met au monde un fils que Nehemia Rabin déclare sous le nom d'Yitzak.

Le petit garçon va grandir dans une atmosphère troublée car les choses ne s'arrangent pas entre Juifs et Arabes. Nehemia reste un ouvrier et un militant de base. Rosa, par contre, forte de son expérience révolutionnaire russe et de ses relations familiales, s'élève rapidement dans la hiérarchie syndicale, acceptant des responsabilités de plus en plus importantes. Bientôt, le couple quitte Haîfa pour s'installer à Tel Aviv. C'est là que Nehemia est entré à la Palestine Corporation, société de production et de distribution de courant. Il y restera 30 ans jusqu'à sa retraite.

 

Yitzak a 3 ans quand naît sa sœur Rachel. Le jour de la naissance de Rachel, des Arabes de Jaffa, armés jusqu'aux dents, déferlent sur Tel-Aviv, sans se soucier de la police britannique, d'ailleurs indifférente, mais ils se heurtent à la résistance d'un groupe de jeunes Juifs bien armés et organisés qui ont décidé de prendre leur destin en main : une unité de la Haganah. Rosa en fait partie. Elle est la première femme officier de l'armée secrète des Juifs de Palestine. Elle a trouvé un emploi dans une entreprise de matériaux de construction de Tel-Aviv. Une des caissières du dépôt s'appelle Golda Meyerson, arrivée, elle aussi, de Russie et qui a changé son nom en Golda Meir.

 

On peut imaginer que si la maladie l'avait épargné, Rosa aurait eu un destin assez semblable à Golda Meir qui devint par la suite Premier Ministre. On l'appelle à la mairie de Tel-Aviv où elle représente le syndicat Histadrouth d'où sortiront tous les futurs leaders travaillistes du Pays. Elle est de tous les meetings de Ben Gourion. Yitzak Rabin aura un jour cette formule : « nous la voyions très rarement à la maison. C'est souvent mon père qui préparait le repas du Chabbath ! »

Nous voyons là qu' Yitzak Rabin, au travers de ses parents, risquait d'avoir un avenir engagé militairement et politiquement.

Il a huit ans quand sa mère Rosa a pris en main le département éducation des syndicats. Elle a obtenu un terrain et l'aide financière de son oncle qui lui permettent de créer une école d'ingénieurs agronomes ainsi qu'un kibboutz.

Yitzak se passionne pour l'expérience des exploitations communautaires dans lesquelles toutes les responsabilités sont partagées. La vie y est dure mais enrichissante et juste.

Lorsque son oncle lui demandait ce qu'il ferait plus tard, Yitzak répondait « travailler la terre. C'est ainsi que les Juifs construiront leur nation et retrouveront leur indépendance ».

A partir de douze ans, comme tous les enfants Israéliens non religieux orthodoxes, il suit un entraînement militaire. Il sait manier un fusil et participe à des exercices dans les collines de Judée et sur les plages de Tel-Aviv. Mais Yitzak ne se sent pas particulièrement attiré par le métier des armes. L'agriculture l'intéresse beaucoup plus. Pourtant, le sang qu'il voit couler autour de lui l'interpelle. De 1935 à 1939, plus de 500 Juifs et 2000 Arabes périront dans des combats sans merci. A telle enseigne qu'en 1938, les anglais ont placé la Palestine sous administration militaire.

Sa mère Rosa décède en 1938. Yitzak retourne au Lycée agricole de Kadouri. Il termine sa première année en tête de tous les stagiaires et obtient une bourse pour aller étudier à l'Université de Berkeley en Californie. Mais il ne partira jamais car l'on est en septembre 1939 et la guerre vient d'éclater en Europe. A 19 ans, il décide de rejoindre le kibboutz de Ginossar au bord du lac de Tibériade. Il rejoint la Hagannah, l'armée que sa mère à contribué à organiser.

La guerre fait rage en Europe. La France a capitulé et le régime de Vichy collabore avec les nazis. Rommel avance de Tunisie vers l’Égypte. Voyant cela, et d'autant plus que les Arabes ne cachent pas leur sympathie pour les nazis, les anglais donnent leur accord à la création, en Palestine, au sein de la Hagannah, de compagnies d'assaut réunissant les meilleurs éléments combattants :

le Palmach. Cette décision va changer la vie d'Yitzak Rabin. Il est convoqué à Tel-Aviv et se trouve en présence d'un instructeur qui lui demande quelles armes il connaît. Yitzak lui répond fusil, revolver, grenade à main. L'instructeur lui dit qu'il fera l'affaire. Il a devant lui Moshe Dayan.

En 1942, Yitzak Rabin va accomplir sa première mission. Les britanniques ont demandé au Palmach de saboter des lignes téléphoniques entre Sidon et Thyr. Cette première opération se fait sous les ordres de Dayan. Au bout de quelques heures l'opération a réussie. Grâce a cette réussite, les villes de Beyrouth et Damas tomberont aux mains des alliés. Aucune perte n'est à signaler si ce n'est que Dayan a reçu une balle dans ses jumelles et que cette blessure aura pour cause la perte de son œil.

 

De cette action il retire une joie et une fierté qu'il n'a jamais ressenties. Ce n'est pas le sens de sa vie mais c'est la direction qu'il doit suivre. Les commandos du Palmach deviendront sa principale préoccupation, son cadre de vie, jusqu'à ce qu'ils soient réunis avec ceux de la Hagannah, six ans plus tard dans l'armée régulière de l’État indépendant.

Yitzak Rabin pense effectivement que pour être fort, le futur État d’Israël doit avoir une force militaire bien à lui et qu'il faut réunir les soldats de la Hagannah et ceux du Palmach. Cette vision,qui paraissait un peu utopique, s'avérera juste et salvatrice. Ces deux unités réunies allaient permettre à l’État Juif, nouveau-né et attaqué par les Arabes sur toutes ses frontières, de survivre.

 

En 1944, il rencontre dans un salon de thé de Tel-Aviv, celle qui deviendra sa femme, Léah Schlossberg. Elle est née en 1928 en Allemagne et est rentrée en Israël en 1933 avec ses parents.

 

En 1945, elle rejoindra le Palmach et est affectée à un kibboutz que commande Rabin. « Ce fut, dit-il avec humour, la seule période de vie commune où elle fut véritablement obligée d'exécuter mes ordres. »

 

La seconde guerre mondiale est terminée et le monde découvre, horrifié, l'horreur des camps d'extermination nazis. Des Juifs hagards sont rassemblés dans des camps en Europe. Pas question pour eux de rentrer dans les pays où ils ont été livrés à leurs bourreaux. Ils se tournent vers Israël.

Mais les Anglais refusent leurs visas. Les dirigeants sionistes, Ben Gourion en tête, sont révoltés. Les premiers navires transportant des rescapés, comme le fameux Exodus, arrivent en Palestine. En septembre 1945, on apprend que les Britanniques sont sur le point de renvoyer en Europe plus de 300 immigrants clandestins regroupés dans un camp près de Haïfa. Yitzak Rabin à la tête d'un bataillon du Palmach réussit, sans tirer un coup de feu, à les libérer.

En 1947, la situation se tend encore davantage entre les Juifs de Palestine et l'administration militaire anglaise. La lutte brutale contre l'immigration clandestine, les prises de position pro-arabes des administrateurs qui voient d'un mauvais œil l'indépendance et certaines déclarations du ministre anglais des Affaires Étrangères, attisent le brasier. Rabin reçoit l'ordre de diriger un raid sur le QG anglais à Jénine. Durant ce raid, il est blessé à la jambe et hospitalisé. Mais les anglais ripostent et le samedi noir de 1946, 100 000 soldats britanniques arrêtent plus de 3000 Juifs. Ben Gourion et Allon y échappent mais pas Rabin qui sera détenu pendant six mois.

Rabin qui pense qu'il ne retrouvera jamais l'usage de sa jambe envisage alors de reprendre, après six ans d'interruption, ses études d'ingénieur hydraulique. Mais Allon, qui sera le premier premier ministre de l’État d'Israël, lui dit que si la seconde guerre mondiale est terminée, la guerre d'Israël vient seulement de commencer. Rabin accepte le commandement du second bataillon de choc du Palmach. Il s'emploie à fortifier les kibboutz. Il est l'inventeur des tours de guet alors que les experts sont favorables aux défenses souterraines.

Il deviendra le commandant en chef du Palmach et participera activement à sauver Jérusalem que Ben Gourion avait demandé de sauver coûte que coûte. Il sécurise la route Tel-Aviv/Jérusalem qui est la seule chance de survie des 90 000 Juifs habitant Jérusalem, suite au vote du partage de la Palestine par les Nations Unies et de l'isolement de cette ville pratiqué par les Arabes.

En 1949, Yitzak Rabin s'oppose à Ben Gourion sur les concessions faites à l’Égypte qui récupère la Bande de Gaza et à la Jordanie qui a dorénavant le contrôle de la région d'Hébron. Il a eu 200 tués et 600 blessés dans sa brigade de 1 800 hommes durant la bataille de Jérusalem. Les 17 mois de la guerre d'indépendance auront coûtés la vie à 6 000 Juifs.

En 1950, il est l'adjoint du chef d'état-major de l'armée israélienne. En 1956, il combat Nasser qui veut reconquérir la Jordanie et nationaliser le canal de Suez. En 1959, après un séjour aux États-Unis, il devient le numéro deux de la hiérarchie militaire.

 

C'est en 1967 que se produit l'incident qui allait conduire à la guerre des 6 jours. Six mig syriens sont abattus par Israël. La Syrie se tourne alors vers l’Égypte pour une intervention armée.

70 000 Égyptiens et 600 tanks sont basés dans le Sinaï, mais Ben Gourion et Dayan ne veulent pas attaquer. Rabin ronge son frein.

Enfin le 23 mai dans l'après-midi, Rabin apprend que Nasser bloque les détroits de Tiran interdisant le passage aux navires israéliens et aux pétroliers ravitaillant Israël. Le président des États-Unis, Johnson ne souhaite pas voir Israël attaquer. Rabin devra attendre le 5 juin pour passer à l'action. A 7h45, les premiers avions israéliens décollent, à 10h , l'aviation égyptienne est détruite

à 95% La guerre des 6 jours restera dans l'histoire militaire comme le triomphe de la préparation, de l'imagination, de l'efficacité et de la coordination, éléments principaux sur lesquels Rabin avait concentré ses efforts. Israël contrôlait désormais le Sinaï jusqu'à la rive est du canal de Suez et la rive ouest du Jourdain. Le 15 juin, le gouvernement israélien annexait Jérusalem-Est, le mont Scopus, le mont des Oliviers et l'aéroport d'Atarot.

Après cette guerre, Rabin quitte l'armée et demande à être ambassadeur à Washington. Son choix était mûrement réfléchi. Rabin envisage deux hypothèses : la reprise de la guerre ou une ouverture vers la paix à plus ou moins longue échéance. Dans les deux cas, un petit pays comme Israël devrait compter sur l'appui d'une des deux puissances, les États-Unis ou l'URSS.

Or l'URSS s'étant rangée du côté des Arabes, Israël ne pouvait s'appuyer que sur les États-Unis ce qui explique son choix pour Washington. Il resta cinq ans ambassadeur.

Durant cette période, alors que Golda Meir était premier ministre, les Israéliens avaient communiqué secrètement aux américains une résolution prise par le gouvernement de Golda Meir :

Israël était prêt, en échange de la paix, à revenir à ses anciennes frontières avec l’Égypte et la Syrie. Il suffisait que le Sinaï et le Golan soient démilitarisés et que des mesures soient prises pour garantir la sécurité d'Israël et sa liberté de navigation dans le détroit de Tiran et le canal de Suez.

Le sort de la Cisjordanie et de la bande de Gaza devaient faire l'objet d'un examen séparé.

En 1967, le 22 novembre, le Conseil de Sécurité des Nations-Unies adopte la fameuse résolution 242 qui reste jusqu'à aujourd'hui au centre des débats entre Israéliens et Arabes. Les États-Unis réussissent, malgré les protestations de l'URSS et des Arabes, à ce que cette résolution ne demande QUE le « retrait de territoires occupés » sans exiger, comme les pays Arabes le demandaient, « le retrait de TOUS les territoires occupés ».

En 1970, il y avait encore des escarmouches entre l’Égypte et Israël qui abattit 4 mig égyptiens.

En Jordanie, les organisations palestiniennes installées dans ce pays après la guerre des six jours et avec à la tête de l'OLP Yasser Arafat, formaient un état dans l'état. L'idée d'Arafat étant de renverser Hussein et de le remplacer par un État Palestinien. Cette éventualité était sérieusement envisagé par le gouvernement Israélien. Golda Meir et ses ministres redoutaient l'installation aux frontières d'Israël d'un pays hostile soutenu par l’URSS. Mais dans l'armée israélienne certains généraux, dont Ariel Sharon, étaient d'un avis contraire. Arafat prenant la place d'Hussein, les choses deviendraient plus claires : les Palestiniens auraient leur État et le conflit palestinien prendrait la forme classique d'un conflit entre deux États ; d'un côté Israël agrandi de la Cisjordanie et de l'autre la Palestine renvoyée sur le territoire de l'ancienne Transjordanie.

Le 1er septembre 1970, le roi Hussein échappe à une tentative d'assassinat et le 6 septembre un commando du FPLP de Georges Habache réussit à détourner sur Aman trois avions de ligne, un américain, un suisse et un britannique. Le roi Hussein réagit et lance ses troupes bédouines à l'assaut des positions de l'OLP. Rabin averti Henri Kyssinger que l'aviation syrienne est prête à intervenir. Kyssinger lui demande alors, si Israël est prêt à apporter à la Jordanie son appui. En visite à Washington, Golda Meir donne son accord. Des mesures conjointes entre Américains et Soviétiques dissuadent la Syrie d'intervenir. En septembre, qu'on appellera Septembre Noir, les Palestiniens privés de l'appui de la Syrie ne tardent pas à s'effondrer. Le bilan est très lourd : 7 000 tués, la perte de toutes les bases en Jordanie et la fuite vers Israël de milliers de combattants qui préfèrent l'internement à la mort. Nasser organise une réunion au Caire entre Hussein et Arafat.

 

Les deux hommes se réconcilient. Le président Nixon écrit à Golda Meir ce message

 « le Président des États-Unis n'oubliera jamais le rôle joué par Israël lors de l'agression contre la Jordanie. Les États-Unis ont la chance de posséder au Moyen-Orient un allié tel qu'Israël. De tout ce qui s'est passé, il sera tenu compte à l'avenir. »

C'est probablement la déclaration la plus ouvertement pro-israélienne jamais faite par un président américain commente Rabin.

A son retour en Israël en 1973, Rabin trouve un pays tranquille. Après avoir effectué une mission en Afrique du Sud, il décide de se lancer dans la campagne électorale d'octobre. Il choisit le camp travailliste auquel il avait adhéré en 1971. Il devient Ministre du Travail. Mais le 11 avril 1974, à peine plus de trois mois après sa formation, Golda Meir est obligée de démissionner. Rabin se présente au Comité Central du mouvement travailliste, et le 22 avril 1974 il est élu premier ministre battant de 44 voix Shimon Péres. Il décide alors de se rapprocher des Égyptiens, Arafat refusant tout contact avec Israël.

Mais la négociation achoppe sur un point essentiel : qui d'Israël ou de l’Égypte tiendrait les passes de Mitla et de Gidi, verrou du Sinaï ?

Kyssinger trouve la solution pour faire aboutir la négociation. Israël se maintiendrait à l'est et les forces égyptiennes à l'ouest de ces passes. La zone tampon formée serait placée sous le contrôle des Nations-Unies.

Le 27 juin 1976, Rabin est informé qu'un avion d' AIR FRANCE faisant la liaison

PARIS-TEL-AVIV est détourné sur l'aéroport d'Entebbé en Ouganda. 83 des 230 passagers sont israéliens. Une négociation a lieu entre Rabin et Idi Amin Dada mais les ravisseurs exigent la libération de 53 combattants de la liberté détenus en Israël. Rabin décide alors d'envoyer deux avions sur Entebbé. Il ne suffit que de quelques heures aux militaires israéliens pour tués les cinq terroristes. Seul le lieutenant-colonel commandant l'opération sera tué côté israélien mais Rabin apprendra plus tard qu'une otage israélienne avait été assassinée sur les ordres d'Idi Amin Dada.

 

En 1977, Rabin démissionne et renonce a être de nouveau candidat aux élections. Sa femme Léah a été condamnée à 27 000 dollars d'amende pour avoir en sa possession une somme de 2 000 dollars sur un compte ouvert aux États-Unis du temps où ils étaient à Washington ce qui est formellement interdit par la loi israélienne. De plus, la coalition gouvernementale rompt ses accords suite à la livraison de 4 avions américains F16 un jour de chabbat.

Shimon Péres est battu par Menahem Begin numéro un du Likkoud.

 

En septembre 1978, c'est donc Begin qui signe les accords de Camp David avec Sadate. C'est un paradoxe dans l'histoire d'Israël que le premier traité de paix soit signé par un premier ministre du Likkoud qui a toujours combattu les Palestiniens

En mars 1979, Begin invite Rabin a venir à Washington pour la cérémonie du traité de paix. A cette occasion, Rabin dira : »Si en tant que premier ministre travailliste, j'avais signé ce document, il y aurait eu du sang dans les rues de Tel-Aviv ».

En 1983, Menahem Begin démissionne et Shimon Péres gagne les élections. Rabin devient ministre de la défense. Il réussit à sortir l'armée israélienne du guêpier libanais en rapatriant 15 000 militaires. Il déclare à la télévision qu'il est prêt à rencontrer des Palestiniens. Une majorité d'Israéliens sont à ses côtés.

En 1992, il est à nouveau élu premier ministre. Huit jours après, il se rend au Caire rencontrer Hosni Moubarak pour s'assurer le concours de ce dernier dans l'action qu'il mène pour arriver à la paix tant avec la Syrie qu'avec les Palestiniens. Après l'accord signé avec Moubarak, Rabin se rend sur la tombe d'Anouar El Sadate et fait déposer une couronne sur laquelle il a fait inscrire : »Avec mes respects pour l'homme de la paix ».

 

Rabin ne veut toujours pas parler directement avec l'OLP¨d'Arafat. Mais des négociations secrètes menées par Péres l'oblige à se rendre à l'évidence. Commencent alors, en janvier 1993, les négociations d'Oslo. Y participent Yossi Beilin pour Israël et Ahmed Kreih l'un des plus proches collaborateurs de Yasser Arafat. Après plusieurs aller retour entre Oslo et Jérusalem les accords sont prêts à être signés. Ces accords permettent la création de l'Autorité Palestinienne, Israël cédant la bande de Gaza et la Cisjordanie aux palestiniens.

Yasser Arafat renonce officiellement au recours à la violence et reconnaît l’État d'Israël. Rabin reconnaît l'OLP le 8 septembre 1993

Les accords signés, le Président Clinton invite Arafat et Rabin à la Maison Blanche. Tout le monde se rappellera de la fameuse poignée de mains entre les deux hommes.

Rabin signe un traité de paix avec la Jordanie en 1994. Il est Prix Nobel de la Paix avec Yasser Arafat et Shimon Péres.

 

Ces accords lui attirent la sympathie d'une partie de la population et la haine des activistes d’extrême droite. Certains le voient comme un héros de la paix, d'autres le perçoivent comme un traître ayant renoncé à une part du territoire promis dans la bible au peuple juif.
Le 4 novembre 1995, âgé de 73 ans, il est touché de deux balles tirées dans le dos à bout portant. Son assassin, Ygal Amir est un étudiant juif en droit et opposé aux accords d'Oslo. Il meurt sur la table d'opération de l'hôpital Ichilou de Tel-Aviv. La place où il fut assassiné porte dorénavant son nom. Dix ans après son assassinat, 200 000 personnes se sont rassemblées dont le Président Israélien Moshe Katsav, la secrétaire d’État américaine Condoleeza Rice ainsi que l'ancien président Clinton et son Épouse.

 

Afin d'entamer le débat, j'aimerai vous poser plusieurs questions :

Ayant passé plusieurs semaines en Israël, ayant rencontré des Frères Maçons à Eylat et Jérusalem (Maçons reconnus car ils ne se cachent pas de la population, défilants dans les rues, finançant des ronds points automobiles) et avec qui j'ai parlé de ce problème, ceux-ci me répondent que cela est très compliqué politiquement et ne se résoudra pas tout de suite, qu'il faudra attendre un nouveau gouvernement socialiste. Pourquoi personne n'arrive à juguler ce problème israélo-palestinien ?

Pourquoi peut-on se promener dans une ville tranquille comme Jérusalem où Arabes, Juifs, Orthodoxes, Catholiques vivent en parfaite harmonie et qu'à une centaine de kilomètres à peine la bande de Gaza et la guerre ?

Lorsque vous traversez le désert du Néguev, vous apercevez les batteries militaires israéliennes pointées sur la bande de Gaza d'un côté, les tirs de rocket tirées de la bande de Gaza en direction d'Israël de l'autre, pourquoi personne n'arrive à stopper cette escalade ?

Pourquoi le gouvernement israélien actuel d'une droite dure de Benjamin Netanyaou, même s'il n'a obtenu qu'une très courte majorité lors des dernières élections législatives du 17 janvier dernier en s'alliant à l’extrême droite, s’obstine à construire de nouvelles implantations ?

Les hommes politiques d'aujourd'hui, notamment après la réélection de Barak Obama pour quatre ans mais qui ne peut plus se représenter, peuvent-ils accélérer des rencontres biparties et trouver une solution juste pour la paix ?

La Franc-Maçonnerie mondiale peut-elle aider à un règlement du conflit ?

Plutôt que d'avoir à l'étude des loges une question sur la laïcité, importante je n'en disconviens pas mais récurrente, sur laquelle il faut rester vigilant mais nous savons qu'aujourd'hui une majorité est d'accord pour ne pas remettre en cause la loi de 1905, la Franc-Maçonnerie Française peut-elle apporter sa pierre à l'édifice de la paix ?

 

J'ai dit.

 

 

Bill-Clinton--Yitzhak-Rabin-Yasser-Arafat-1993-09-13.jpg

 

Yitzhak Rabin, Bil Clinton, Yasser Arafat le 13 septembre 1993

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